La présence des Acadiens à l’Île-du-Prince-Édouard remonte à presque 300 ans. Les premières familles y sont arrivées en 1720 alors que l’île était une nouvelle colonie française nommée île Saint-Jean. En 1758, l’île est tombée aux mains des Britanniques et le gros de sa population acadienne a été déportée en France. La plupart des autres habitants ont réussi à échapper à la déportation en se réfugiant sur le continent. Dans les années qui ont suivi, plusieurs familles sont revenues s’établir dans l’île se joignant à quelques autres familles qui étaient restées sur place en1758. Le gros de la population acadienne actuelle de la province descend de ces familles.
Leur rétablissement s’avère problématique. Les terres de l’île ayant été octroyées à de grands propriétaires terriens britanniques, les Acadiens sont contraints à devenir locataires. Parfois malmenés par ces propriétaires et leurs agents, de nombreuses familles sont contraintes à quitter leurs terres et à recommencer le défrichage ailleurs. Enfin, ils réussissent à s’établir de façon permanente dans plusieurs coins de l’île : dans la région de Rollo Bay (comté de Kings), dans la région de Rustico (comté de Queens), et dans plusieurs régions du comté de Prince, soit dans les paroisses de Tignish, Palmer Road, Bloomfield, Baie-Egmont, Mont-Carmel et Miscouche. Jusqu’au milieu des années 1900, la majorité des Acadiens vivent principalement de la terre et de la mer.