TROUPES DE DANSE ACADIENNES

On voit souvent à l’Î.-P.-É. des spectacles de danse par des troupes acadiennes. Depuis le début des années 1960, les danseurs acadiens de la région Évangéline montrent leurs pas, et dans certains cas leurs sets, aux spectateurs à l’échelle locale et mondiale. Ils doivent leur répertoire de sets traditionnels en grande partie aux travaux de collecte de Georges Arsenault dans les années 1970 et aux influences externes introduites à l’Î.P.É. par la chorégraphe Sylvie Toupin dans les années 1980, ainsi qu’à l’ingénuité des jeunes danseurs qui continuent d’enrichir les danses acadiennes.

En savoir plus sur les troupes de danse acadiennes

Les Soeurs Arsenault

Un trio danseuses composé des soeurs Norma, Marie et Dorothy de Wellington , Î.-P.-É. Le trio est reconnu localement comme la première troupe de danse acadienne de l’Î.-P.-É.

La Troupe de 1973

Une troupe formé en 1973, à l’occasion des célébrations du centenaire de l’entrée de l’Île dans la Confédération (1873) pour mettre en valeur les danses acadiennes traditionnelles.

Jeux olympiques de 1976

RUne délégation de l’Île-du-Prince-Édouard au Festival des arts populaires qui a eu lieu à Montréal pendant les Jeux olympiques.

Les Danseurs Évangéline

Fondée en 1977, la troupe des Danseurs Évangéline est vite « devenue une source de fierté de toute la région »

Les costumes de danse

Au cours des années, les troupes de danse et de théâtre ont utilisé de nombreuses variations du soi-disant costume acadien traditionnel.

De nouveaux groupes

Les cours formels ont donné naissance à plusieurs troupes de danse composées des jeunes.

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UN NUMÉRO DE SOEURS!

Les Soeurs Arsenault

L’année 2014 a marqué le 50e anniversaire des Soeurs Arsenault, un trio de danseuses composé des trois soeurs Norma, Marie et Dorothy de Wellington, l’Î.-P.-É. Le trio était la première troupe de danse acadienne à l’Î.-P.-É.

En 1963, leur père leur a acheté à chacune une paire de souliers de danse et, comme l’explique Norma, « il nous a dit d’apprendre à danser et c’est ce qu’on a fait ». Hélène, la fille du célèbre violoneux Eddy à Arcade (Arsenault), leur a appris le frotté simple (shuffle step) au cours d’une soirée de musique à leur ferme où les musiciens et les danseurs avaient l’habitude de se réunir.

Après un an, les Soeurs Arsenault ont commencé à danser en public. Elles ont fait une prestation le 4 mars 1964 sur l’estrade de l’École régionale Évangéline à l’occasion des célébrations du centenaire. À partir de ce moment-là, on les a invitées à faire des prestations aux spectacles, aux concerts bénéfices, aux concours et aux veillées de musique à travers l’Île. Norma dit que leur père les encourageait à porter des costumes assortis, de sorte qu’aujourd’hui elles en ont une vingtaine. Le 23 février 1965, elles ont dansé à l’émission de télévision The Bunkhouse Boys à Moncton et elles ont dansé à trois occasions au Don Messer’s Jubilee Show à Halifax en 1966–1967. Les Warren Brothers, Russell (violon) et Reggie (guitare) les accompagnaient souvent.

 Russell ( violon ) et Reggie (guitare) .


Ces soeurs gigueuses dansent toujours, manifestant leur talent à des événements spéciaux, aux foyers pour personnes âgées et aux ceilidhs qu’elles animent. Tous les étés depuis 2006, sous le nom de la Famille Ross, Dorothy et trois de ses enfants (Stephanie, Danielle et Johnny) animent des ceilidhs, en faisant un mélange énergétique de danses et de musique traditionnelles acadiennes et écossaises.

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LA TROUPE DE 1973

En 1973, à l’occasion des célébrations du centenaire de l’entrée de l’Île dans la Confédération (1873), Georges Arsenault a formé une troupe pour mettre en valeur les danses acadiennes traditionnelles. La troupe a dansé à Mont-Carmel lors de la visite de la Reine, au Frôlic acadien à Memramcook, au Festival acadien de la région Évangéline, et dans les paroisses acadiennes à travers l’Île.

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Photos coll. Georges Arsenault

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Les Acadiens de l'Île aux

JEUX OLYMPIQUES DE 1976

En juillet 1976, trois couples du Club Ti-Pa de la région Tignish-Palmer Road, ainsi que des musiciens et des danseurs de la région Évangéline, faisaient partie de la délégation de l’Île-du-Prince-Édouard au Festival des arts populaires qui a eu lieu à Montréal pendant les Jeux olympiques. L’animatrice du spectacle de l’Île était nulle autre que la chanteuse Angèle Arsenault.

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DANSEURS

de la region Évangéline

Darlene Poirier, Carmen Arsenault,
Cécile Gallant, Zélie-Anne Poirier, Paula
Arsenault, and Colette Arsenault

DANSEURS

de Club Ti-Pa (Tignish)

Mr. and Mrs. Aubin Richard,
Mr. and Mrs. Guillaume Gaudet, and
Mr. and Mrs. Georges Perry

MUSICIENS

pendant les Jeux olympiques de 1976

Toussaint Arsenault, Ervan Sonier,
Réal Arsenault, Jacques Arsenault,
and Robert Gallant

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Les Danseuses de la région Évangéline, 1977 (coll. Jos Gallant)

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LES DANSEURS ÉVANGÉLINE

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Les Danseuses de la région Évangéline, 1977 (coll. Jos Gallant)

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Les Danseurs Évangéline font une prestation à l’auditorium de Summerside en 1978, lors des festivités de Mardi gras et du Carnaval d’hiver. De droite à gauche: Cécile Gallant, Henri Arsenault, Juliette Arsenault et Blair Arsenault. (Summerside Journal-Pioneer)

Fondée en 1977, la troupe des Danseurs Évangéline s’est élargie pour inclure onze femmes et neuf hommes. La troupe est vite « devenue une source de fierté de toute la région » (Georges Arsenault, entrevue en 2015). Sous la direction du père Pierre Arsenault (puis de Sylvie Toupin) et avec l’aide du chorégraphe Guy Landry, la troupe a appris de nouvelles danses et a pratiqué trois soirs par semaine.

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Les Danseurs Évangéline répétitions et session de week-end avec Guy Landry . ( La Voix Acadienne 9 Nov 1977, p . 8)
Les Danseurs Évangéline se préparer pour une tournée du Québec . ( La Voix Acadienne , Juillet 3, 1978. )

En 1977, les Danseurs Évangéline ont représenté le Canada au Festival International des Pyrénées à Jaca en Espagne et au Festival Rouergne à Rodez en France. À leur retour au Canada, ils ont participé au spectacle de clôture du Festival Acadien. Par la suite, les danseurs ont fait des prestations à divers endroits à l’Île et au Nouveau-Brunswick et une tournée au Québec.

Le répertoire de la troupe comprenait une variété de sets carrés de l’Île et du Québec. Grâce aux transcriptions faites par le folkloriste Georges Arsenault en 1974, la troupe a pu apprendre des danses acadiennes traditionnelles telles que la Danse de la Borbis. Les danseurs faisaient aussi des danses chantées, accompagnées de chansons traditionnelles acadiennes et québécoises, comme La laine des moutons, originaire, croit-on, du centre de la France (peut-être de l’Auvergne).

“La laine des moutons, c’est nous qui la tendaines
La laine des moutons, c’est nous qui la tendons
Tendons, tendons la laine des moutaines,
Tendons, tendons, la laine des moutons…”

D’habitude le programme de la troupe était divisé en deux parties. La première mettait en valeur des gigueurs seuls ou en groupe, alors que la deuxième se composait de sets chorégraphiés. En plus des danses héritées des troupes insulaires antérieures, les Danseurs Évangéline avaient emprunté plusieurs danses provenant d’autres endroits, y compris deux vieilles danses des Îles-de-la-Madeleine; une danse chantée appelée l’Espandi; et des danses québécoises telles que la Danse des mouchoirs dans laquelle les danseuses sont reliées ensemble par des mouchoirs qu’elles tiennent du bout des doigts; une contre-danse appelée La Belle Catherine; et la Danse du Richelieu faite sur l’air d’ « Yes à Pichou » .

Lorsque la danseuse et chorégraphe Sylvie Toupin a pris la direction de la troupe en 1981, elle a ajouté d’autres danses originaires de diverses régions du Québec, dont le Quadrille de l’île d’Orléans, des reels de Montréal et un quadrille de Baie-Saint-Paul sur la côte nord du Saint-Laurent. En raison du manque d’hommes dans la troupe, Sylvie Toupin a ajouté au répertoire de la troupe la danse assise québécoise dans laquelle les gigueuses exécutent des pas synchronisés adaptés à la position assise.

Diane Ouellette, Les Danseurs Évangéline en Europe:

“Je n’oublierai jamais notre premier spectacle préparé pour la tournée en Europe.  Nous avions pratiqué longtemps mais personne n’avait jamais vu le spectacle au complet avec les musiciens, les chorégraphies et les costumes, pas même nous! Le public fut tellement encourageant, applaudissant à tout rompre…

Bien sûr que la tournée en Europe fut spectaculaire.  Même le voyage en avion de Moncton à Paris fut mémorable; les musiciens ont joué de la musique tout le long, les agents de bord dansaient, etc.   Une fois là-bas, nous nous déplacions en autocar.  Le voyage dans les Pyrénées fut difficile – le chemin était sinueux et les précipices nous donnaient le vertige – même si c’était une expérience incroyable en même temps.

La première soirée à Jaca (Espagne) est indescriptible tellement c’était un moment fort!  Toute la ville était décorée : l’atmosphère était à la fête tout le temps. Même le soir très tard, on entendait des musiques de partout au monde, on voyait des costumes tous plus flamboyants les uns que les autres.  C’était un festival pour nos yeux et nos oreilles…une atmosphère de fête et d’amitié.  À ce festival-là, nous avons dansé sur une estrade tournante pour des milliers de personnes. Le spectacle était visionné par un auditoire sur place ainsi des téléspectateurs espagnols à la grandeur du pays.  Nous avons rencontré des danseurs de partout au monde : des gens tellement gentils.  Nous avons fait partie de différents défilés …  Étant du « Canada », nous étions souvent placés près du « Congo » ou autre pays commençant par « C » qui avaient des instruments beaucoup plus bruyants que nous.  C’était presqu’une blague car le public ne pouvait pas nous entendre lors des défilés (parades), mais ils voyaient nos sourires et nos pas!

Toute la tournée en France fut mémorable.  Certains soirs nous sommes restés dans des familles, traités comme des dignitaries, d’autres soirs, nous logions à des hôtels jeunesse.  Tous les festivals auxquels nous avons participé étaient différents mais ils étaient tous amusants.

Il y eut d’autres spectacles bien sûr : au Québec, en atlantique, etc. mais la tournée en Europe demeure le point fort de notre existence. Certains danseurs n’avaient jamais quitté l’Île et se sont retrouvés à Paris!!! De nos jours, lorsque nous nous rencontrons, il est inévitable qu’un souvenir, qu’une anecdote surgira dans nos conversations.”

Diane Ouellette, Février 2015

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Les Danseurs Évangéline effectuer un carré . Groupe de danse ensemble
(Également publié dans : Voix Acadienne , le 22 Juin 1977 p.1 )

 

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Une note sur les

COSTUMES DE DANSE

Au cours des années, les troupes de danse et de théâtre ont utilisé de nombreuses variations du soi-disant costume acadien traditionnel. Les Danseurs Évangéline portaient des costumes très colorés faits localement. Ces costumes, ainsi que les variantes conçues plus tard par d’autres troupes acadiennes, s’inspiraient plus ou moins du costume acadien traditionnel du 19e siècle. Cependant, il faut noter que ces costumes ne constituaient pas des reproductions exactes des vêtements portés par les ancêtres des danseurs.

Les costumes des danseuses variaient plus que ceux des danseurs. Un des costumes féminins comprenait un corsage lacé inspiré du costume d’Évangéline, conçu en Louisiane dans les années 1930. Ce costume d’Évangéline est devenu populaire en 1955, l’année du bicentenaire de la Déportation des Acadiens (Georges Arsenault, communication personnelle, 2015).

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 Les Danseurs Évangéline en 1977 au cours de leur première performance sur Î.-P.-É.
Concert de clôture du Festival acadien de la région Évangéline à Abram- Village . De gauche à droite: Edgar Arsenault , Noëlla Arsenault , Ernest Gallant , Marie Gallant , Jean -Pierre Arsenault , Diane Ouellette , Daniel Gallant , Monique Arsenault , et Henri Arsenault.

Un autre costume féminin comprenait une chemise blanche, une jupe colorée couverte d’un tablier, une petite cape appelée un mantelet, et un mouchoir de cou porté sur les épaules.

Un troisième costume porté par les femmes de la troupe des Danseurs Évangéline était une reproduction d’un costume acadien du 19e siècle en montre au Village historique acadien de Caraquet (N.-B.). La couleur brun du costume n’était pas authentique du point de vue historique, mais les robes avaient été fabriquées à partir d’étoffe tissée sur l’Île.

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En 1851, John Lawson décrit dans ses Letters on Prince Edward Island

la façon dont les Acadiens et les Acadiennes s’habillaient à l’Île

« le costume des hommes ne diffère pas du tout de celui que portent les autres de la même classe sociale; cependant, ce n’est pas le cas en ce qui concerne les femmes qui tiennent toujours aux coutumes de leurs trisaïeules. Au lieu du bonnet, dont l’usage est inconnu, elles se couvrent la tête d’une câline serrée faite de coton ou de calicot imprimé attaché à l’aide d’un ruban rouge ou bleu de laine peignée; une courte veste de tissu laineux en hiver ou de coton en été, et une jupe d’étoffe du pays faite de coton et de laine et presque toujours à rayures. Il y a quelques années, les mocassins de cuir brut étaient tout ce que les gens des deux sexes portaient aux pieds; aujourd’hui, ils sont rares et ont été remplacés par des souliers. Un mouchoir de mousseline blanche, bien empesé, constitue le couvre-chef que les femmes portent pour aller à l’église, où elles vont régulièrement, ce qui est tout à leur honneur. »
John Lawson
Lettre X, Letters on Prince Edward Island, Charlottetown, 1851, p. 38

Voici comment Aubin Arsenault (1870–1968) a décrit l’habillement des Acadiennes dans son village natal d’Abram-Village quand il était jeune :

  1. « une jupe ample faite d’étoffe du pays à rayures verticales bleues et noires qui était attachée à la taille avec une bande de tissu, la jupe s’appelait la cotte;
  2. un ample mantelet noir avec de manches amples;
  3. un mouchoir blanc empesé qui était plié pour faire une pointe au milieu du dos et au milieu du devant;
  4. sur sa tête, elle portait une coiffe ou câline serrée sur laquelle elle mettait un châle léger plié en pointe quand elle allait visiter;
  5. des bas de laine tricotés et une paire de bottes à talons plats complétaient son costume. » (Histoire des Acadiens, manuscrit, PAPEI 4135\13)
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DE NOUVEAUX GROUPES

Plusieurs des membres des Danseurs Évangéline étaient parmi les premières personnes à donner des cours de danse à l’Île. Ces cours formels ont donné naissance à plusieurs troupes de danse composées des jeunes qui les avaient suivis.

Les Jeunes Danseuses Acadiennes

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Angie Arsenault, Lynn Arsenault, Monique Gallant et RachelleGallant 1990.
(Publié dans La Voix Acadienne , le 28 Mars 1990)

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Les Jeunes Danseuses Acadiennes

Les Étoiles du Carrefour

Les Étoiles du Carrefour était une troupe de danses traditionnelles dirigées et chorégraphiées par Arsenault-Ross, membre des Soeurs Arsenault. Cette photo montre la troupe, composée de huit jeunes filles âgées de 10 à 15 ans, au East Coast Music Awards en 1996. « J’aime à mélanger les styles, et j’aime les danses acadiennes. Le style acadien, pour moi, c’est de la gigue et c’est vite », explique Dorothy au cours d’une entrevue avec Jacinthe LaForest de La Voix Acadienne (le 10 avril 1996). En avant (de droite à gauche) : Christine Allain et Marie-Lyne Belliveau. En arrière : Nathalie Arsenault, Geneviève Morin et Dorothy Ross.

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Les Étoiles du Carrefour, La Voix Acadienne, 10 avril 1996.

Les Pas D’Folies

Les Pas d’Folies apparaît au début des années 1990 sous la direction d’Hélène Bergeron. En 1995 et en 1996, la troupe a animé le Festival mondial de danse de l’Île-du-Prince-Édouard (devenu plus tard le Festival mondial des cultures, mais qui n’existe plus). Hélène a chorégraphié quelques danses assises pour sa troupe, au grand plaisir des spectateurs.

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 Certains membres de la troupe Les Pas d’ Folies 1994 .
De gauche à droite:
Megan Bergeron, Emmanuelle LeBlanc, Mylène Ouellette,
Pastelle LeBlanc, Mélanie Arsenault. (La Voix Acadienne, 1994)

Talididanse

Créée en 1998 et dirigée par Monic Gallant, cette troupe de neuf jeunes femmes et deux jeunes hommes a ébloui les spectateurs avec ses prestations de gigues solo, duo ou en groupe synchronisées et chorégraphiées, lors de spectacles et de performances dans le cadre de soupers-théâtre, accompagnés des musiciens Gary Gallant, Anastasia DesRoches et Mylène Ouellette. Comme l’a écrit la journaliste Amélie Marceau : « Talididanse montre des choréographies époustouflantes. Les partenaires se croisent, forment le rond et tournent tous en harmonie au son de leurs claquettes» (Talididanse: la troupe à talents qui en a dedans, La Voix Acadienne, le 16 juillet 2003, p. 7). En 1999, la troupe a remporté de multiples prix au Festival de danse provincial à Kensington, Î.-P.-É.

Les Tapageuses

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